lundi 24 janvier 2011

De Ushuaïa à Buenos Aires

3040 kilomètres parcourus depuis Ushuaïa,
Nos retrouvailles avec l'Océan Atlantique,
Beaucoup, beaucoup, beaucoup de pampa inhabitée,
Et toujours plus de rencontres sur la route,
Engendrant des étapes improvisées,
Plus ou moins séduisantes...
Pour finalement rejoindre Buenos Aires, en bus !
Capitale Fédérale, qui,
au détour d'une rue pavée,
d'une avenue arborée,
d'une place encombrée de tables de bistrot,
nous donne l'agréable illusion d'être à Paris...

Fin décembre, passage du détroit de Magellan pour atteindre l'île de la Terre de Feu
Une nuit à Porvenir avant de traverser l'île en stop




Après quelques kilomètres dans le véhicule de "Brstilo" (Nom croate imprononçable !), nous sommes invités pour un café et quelques gateaux dans son "Estancia" près de la Baie Inutile.
Une heure plus tard nous repartons marcher dans le vent le long de la baie...

Il y a peu de passage sur cette route...
Pause lecture en fin d'après-midi, il est 21h.
Nous finissons par planter la tente sur le bord de la route.
Et le lendemain c'est Nestor qui s'arrête, il file lui aussi tout droit vers Ushuaïa.
380 kilomètres avec une seule voiture, notre record en stop !



Poursuivre les voitures et vélos en aboyant est une des activités favorites des chiens errants... Rassurez vous c'est juste pour jouer, ils n'attaquent pas.
On approche, on approche...
Lac Fagnano
Et voilà, le bout de la route 3 et la ville la plus australe au monde...
La baie d'Ushuaïa à l'aube...
... puis au coucher du soleil.
En route pour le Glacier Martial qui surplombe la ville.
Nous traversons une dense forêt splendide, il pleut un peu et le sol est particulièrement boueux. Mais, la majorité des touristes emprunte la route et nous sommes loin de regretter notre choix, nous ne croisons pas un chat !
Ce lychen est appelé "Barba de viejo" (barbe de vieux), signe d'un air non pollué et d'un forêt en pleine forme, mais jusqu'à quand ?
Rémy évite les flaques de boue... Chplouch, raté !
Le Glacier Martial, et oui ici c'est le plein été !
Vue du sommet : l'impressionant Canal de Beagle




Un réveillon multi-culturel (allemands, argentins, brésiliens, chiliens, français, belges), au menu pizzas maison, vin, cidre, rhum...

... et musique live !
Vue d'Ushuaïa vers 3h du matin le 1er janvier 2011, c'est la première fois que l'on change d'année aussi près du pôle, la couleur du ciel en pleine nuit est impressionnante !
Le 1er au soir nous avons droit à l'un de nos plus beaux couchers de soleil, en voici 4 clichés :



Les nombreux bateaux qui transporte des touristes* jusqu'en Antartique.
*touristes "riches", la croisière coute environ 1000 dollars US par jour !
Ushuaïa, vue côté port, la ville grignote le flan de la montagne, la taille de la forêt réduit comme peau de chagrin...
Quelques vues de notre hôtel, on ne se lassait pas d'admirer la baie et la couleur du ciel à divers moments de la journée.

Nous nous apprêtons à quitter Ushuaïa qu'ils appellent ici :
"Fin del Mundo, principio de todo"
"End of the world, beginning of everything"
Pour nous c'est surtout le début de l'année qui marque notre départ vers le Nord du continent avec comme but : Vancouver.
Nous partons le 2 janvier retrouver la route.

C'est Ale et Roberto, dans leur "casa rodante" qui seront notre première rencontre et la seule de la journée. Nous traversons avec eux toute l'île de la Terre de Feu, les 4 passages frontières et à nouveau le Canal de Beagle.
Il nous feront battre un nouveau record de distance parcourue en stop dans un seul véhicule : 550 kilomètres !

Coucher de soleil et "toninas" (dauphins) pendant notre traversée du Canal


Ils nous invitent très gentiment à l'arrivée, vers minuit, à partager leur repas et planter notre tente près de leur maison roulante sur un parking de station service.
Au matin nous avions un nouvel ami devant la porte de la tente...
Bon c'est vrai, dormir au milieu des camions c'est pas le camping de rêve mais au moins il y des douches, de l'eau chaude pour un café... Avant de repartir sur la route c'est quand même pas mal.

C'est bien souvent les poids lourds qui s'arrêtent, chauffeurs seuls ou accompagnés, plus ou moins bavards, ils vivent sur la route et donnent très souvent un coup de pouce aux auto-stoppeurs.
Nous nous arrêtons à Piedra Buena pour dormir sur l'île Pavon, nous cherchons un endroit tranquille, isolé et plantons la tente, parfait !

Plus jolie qu'une station service mais les "guardaparques" viendront nous demander de déplacer notre tente de l'autre côté du pont jusqu'au camping car la marée va monter pendant la nuit... Zut !

Et hop retour sur la route...

Cette nuit-là c'est à Caleta Olivia que nous passerons la nuit, face à l'Atlantique...
... Mais sur le parking d'une station-service !
Diner face à l'océan et... aux pompes à essence !
Et le lendemain, nouveau véhicule :
Etape de quelques jours à Puerto Madryn où nous cherchons un petit boulot sans succès et ratons les baleines qui passent par ici en novembre et décembre !
Nous reprenons donc la route en camion avec Daniel.

Cette tenue est-elle vraiment adaptée au stop ?
Nous voyons les stations service avec un oeil différent...
Mais ce soir-là nous choisirons un vrai camping sous les arbres et loin de la route. Le lendemain nous atteignons la Province de La Pampa après celles de Santa Cruz, Chubut et Rio Négro.

L'attente est parfois longue mais nous prenons des photos, ça occupe !
De camions en voitures, nous traçons la route. Nous tendons vers Buenos Aires sans avoir d'itinéraire prévu, nous nous laissons guider par les conseils de nos "chauffeurs".
A la sortie de Tres Arroyos (une ville dont le nom vous parle certainement autant qu'à nous) c'est Rodrigo qui nous fait grimper dans sa voiture. Nous sommes encore à environ 500 kilomètres de Buenos Aires et une petite escale en bord de mer nous tente bien. "J'ai ce qu'il vous faut !" nous lance Rodrigo : "Claromeco est la plus belle plage du littoral argentin."

Le concept de plage sauvage, en Argentine, est très différent de ce que nous connaissons : 4x4, buggy, tentes, chaises pliantes ... maillots de bain minimalistes et thermos pour le maté.

Un beau shape pour les amateurs de mécanique

Lors de notre séjour à Claromeco, nous avons l'honneur d'assister à un phénomène climatique rare : une tempête de sable suivie d'un violent orage.
Les tables des restaurants qui s'envolent, la plage vidée en 5 minutes, l'électricité coupée dans toute la ville.
Alberto et sa femme Lucrania tiennent un restaurant sur la plage depuis 1984.
Notre dernier arrêt avant Buenos Aires : Mar de Plata.
Station balnéaire hyper-construite que nous quittons sans regret.


Voilà notre "grande remontée" qui s'achève et nous arrivons enfin à Buenos Aires.
Nous faisons la connaissance de Jay, un DJ chez qui nous passons 2 nuits.
Pendant ce laps de temps, nous rencontrons également un groupe de colombiens avec qui nous passons une soirée improvisée à déambuler dans les rues de Buenos Aires.
Quoi de mieux pour découvrir une ville où il fait 35° pendant la journée !


Faut-il vraiment vous présenter Mafalda ?
(un indice : c'est pas Aurélie, c'est l'autre !)


Après deux jours chez Jay, nous faisons la connaissance d'Emmanuel.
Haitien de nationalité américaine, il vit depuis deux ans à Buenos Aires et compose de la musique pour des artistes renommés.
En plus d'être attachant, il a du temps pour nous faire découvrir la ville.
Nous adoptons son rythme de vie urbain très relax !!